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En France, le président Macron offre le pouvoir à l’extrême droite

Par A.D.-- depuis 1 jour 0

Dimanche 30 juin à 20 heures, les écrans de télévision révèlent que 10,6 millions de Français se sont tournés vers le Rassemblement national (RN).

Pour la première fois sous la Ve République, l’extrême droite prend la tête du premier tour des élections législatives en France. Sous la présidence de Jordan Bardella, l’ex-Front national a recueilli 33,1 % des voix selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur. L’eurodéputé d’extrême droite, fraîchement élu au Parlement européen le 9 juin, affirme son ambition de devenir Premier ministre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron. Il appelle ses électeurs à rester mobilisés pour « l’un des votes les plus décisifs de toute l’histoire de la Ve République » prévu le 7 juillet.

En effet, les élections législatives des 30 juin et 7 juillet ont semé la crainte de turbulences majeures en France et d’une éventuelle crise politique. Cette situation découle de la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale sans obligation légale, malgré l’opposition de nombreux leaders politiques, y compris le Premier ministre ainsi que les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale. Macron a pris cette décision conscient des vents favorables du Rassemblement national (RN) après sa victoire aux élections européennes du 9 juin.

Cette initiative semble motivée davantage par l’ego de Macron et son désir irrépressible de contrôler le jeu politique que par l’intérêt supérieur de la France. Il espérait que l’électorat se rallierait à lui par peur des partis “extrêmes”. En cas d’échec probable de cette stratégie, il pariait sur une cohabitation qui pourrait le mettre en valeur.

Cette manœuvre rappelle le succès spectaculaire du président François Mitterrand lors de la première cohabitation (1986 à 1988), où il a su conserver son aura présidentielle tout en s’opposant aux mesures impopulaires du gouvernement de Jacques Chirac.

L’arrivée de Macron en 2017 avait suscité beaucoup d’espoirs de modernisation pour la France. Cependant, sa gestion autoritaire et méprisante du pouvoir a rapidement déçu. Bien que ses réformes économiques puissent être défendues, leur imposition arrogante a terni l’image du libéralisme qu’il cherchait à incarner, nourrissant une réaction populiste significative, particulièrement à droite. Sur des questions comme l’immigration et l’éducation, Macron a adopté des positions de plus en plus alignées avec celles du Rassemblement national, critiquant le “wokisme”, l’”islamo-gauchisme” et le “séparatisme” au sein des communautés musulmanes.

Pensant être compétent sur tous les sujets, Emmanuel Macron  parle abondamment, souvent sans discernement. Pendant que beaucoup s’inquiètent du niveau exorbitant des salaires des dirigeants et de l’évitement fiscal, il a justifié les avantages fiscaux accordés aux riches en les qualifiant de « premiers de cordée ». En revanche, il a adopté une attitude condescendante envers les chômeurs, allant jusqu’à conseiller à l’un d’eux de « traverser la rue » pour trouver du travail.

Ses louanges envers Gérard Depardieu lors des accusations de comportements prédateurs, sans aucune mention des victimes présumées, ont renforcé l’image d’un parti pris en faveur des riches et des puissants. Ainsi, d’un côté, il a alimenté le populisme d’extrême droite par son élitisme, tandis que de l’autre, il a légitimé l’autoritarisme et la stigmatisation du mouvement progressiste.

Sur la scène internationale, ses flatteries à l’égard des dictateurs et des hommes forts, de Poutine à MBS en passant par Trump, quand ces hommes étaient tenus à distance par les autres dirigeants européens, ont agacé ses partenaires, tout comme ses propos sur la « mort cérébrale » de l’OTAN, sur Taïwan, sur la nécessité de ne pas « humilier » la Russie, sur l’isolement de l’Allemagne, ses propos contre l’Algérie ou sur le projet farfelu d’une force internationale pour combattre le Hamas.

En conséquence, le leadership de la France au sein de l’Union européenne (UE) s’est affaibli et les relations avec ses principaux partenaires, notamment l’Allemagne, ont atteint un niveau critique. En Afrique, les déclarations condescendantes et arrogantes de M. Macron envers ses homologues africains ont considérablement réduit l’influence française sur le continent. M. Macron n’a jamais saisi que même s’il peut adopter une posture de monarque en France, ce comportement est perçu comme insupportable lorsqu’il s’adresse à des chefs d’État étrangers, notamment les dirigeants des anciennes colonies françaises.

La dissolution de l’Assemblée nationale est la dernière carte de M. Macron  pour rehausser sa stature et quitter le pouvoir la tête haute en 2027. Pour le moment, sa tactique ne donne pas les résultats escomptés. Les sondages montrent les familles politiques qu’il qualifie d’« extrêmes » (gauche et extrême droite) largement en avance pour les prochaines élections.

Macron appelle à un “large rassemblement” face à l’extrême droite

Le président français Emmanuel Macron a appelé dimanche à un « large rassemblement démocrate et républicain » au second tour des élections législatives en France face au parti d’extrême droite Rassemblement national (RN), arrivé largement en tête au premier tour de ce scrutin.

« La participation élevée au premier tour (…) témoigne de l’importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique », a-t-il dit dans une déclaration écrite. « Face au Rassemblement national, l’heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour », a-t-il ajouté.

Mais pour les observateurs, cet appel n’est que de la poudre aux yeux, un moyen de diversion pour préserver son fauteuil et justifier sa collaboration avec le RN.

Après cette défaite électorale et politique, il s’agit désormais pour Emmanuel Macron le président ayant remis les clés du pouvoir à l’extrême droite.

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